Le clin dans la tradition gasconne.
Une des clef-de-voute de la cathédrale Sainte Marie à Bayonne représente une nef bayonnaise. Elle ressemble aux cogues d'Europe du Nord avec son bordage à clin, mais elle arbore une innovation technique qui a révolutionné l'histoire de la marine, le gouvernail d'étambot également appelé gouvernail "à la bayonnaise". Ce gouvernail caudal a remplacé avantageusement le gouvernail latéral. En ce temps-là, celui de l'Aquitaine d'Aliénor, l'Aquitaine était la plus grande puissance maritime de son temps. Aliénor fera rédiger les rôles d'Oléron qui deviendront le code de lmarine britannique qui sera à la base du droit maritime international.
Lorsque Henri II Plantagenêt devient roi d'Angleterre en 1154, la Grande Bretagne ne dispose d'aucun chantier naval ni d'aucune flotte. Depuis l'invasion de l'Angleterre en 1066, la marine anglaise, c'est la marine normande. Lorsque Philippe Auguste s'empare de la Normandie en 1204, le roi d'Angleterre perd ses chantiers navals normands, mais il lui reste les chantiers navals d'Aquitaine. Les navires de la flotte anglaise seront construits principalement à Bayonne qui disposait d'un savoir-faire et d'une population capable de construire les meilleurs navires de ce temps. Il y a peu de chance que ces charpentiers de marine hors paire aient été des bergers basques venus changer de vie sur les rives de l'Adour.
Cette représentation de 1375 représente des navires anglais construits à Bayonne. Ils sont clairement d'inspiration scandinave.
Les pinasse des chasseurs de baleine et des sardiniers étaient constuites à clin, elles étaient symétriques, pouvaient s'échouer n'importe où et disposaient d'un mât escamotable. Elles disposaient de tous les éléments propres aux landskips scandinaves.
Rien ne ressemble plus à une pinasse gasconne qu'un ferja scandinave. Evidemment, on peut suggérer que le même type de côte entraîne l'usage du même type de bateau, mais ce n'est pas le cas. Sinon on devrait trouver ce type de navire sur toutes les côtes du monde.
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