Toponymie guerriere
Deux familles de toponymes guerriers.
Les Vikings vont laisser deux grandes familles de toponymes guerriers.
Ceux qui révèlent des fonctions ou des sites :
Gatborg, le château du passage : Gatebourg, Gadebourg, Gatebourse, Gatebos, Chateaubourg, Chabot, Cjhambord, Chambois, Chedebois, chef-de-Baie, Bois de la Chaise.
Malmhushamn, le port de la forge, le chantier naval : Maumusson, Mimizan, Maubuisson, Marmisson et peut-être certains Malmaison situés sur des fleuves pourraient se référer à des chantiers navals scandinaves.
Bjudhus, maison de commandement : Biaudos, Viodos, Bidos, Budos. Poste de commandement militaire surtout présent au sud de l'Aquitaine
Marsmand, l'homme de la marche militaire, le marquis : Marmande, Marmont, Marmanhac... commandant d'une marche militaire.
Et ceux qui révèlent des chefs de guerre connus des textes (Ragnar, Bjorn, Asgeir, Hastein, Ingvar, Mar) ou non (Maering, Kaetill, Arni, Boli, Haering...).
Gard, forteresse : Estigarde (Hastein), Bonnegarde (Björn), certains Beauregard (Borggard en Scandinavie, Björn ou borg), Reingeard, Rangearde (Ragnar),
Borg, château : Escarebousse, Escarebourse (Askarborg), Estibeaux, Astaffort (Hasteinborg)
Haug, motte : Reignac (Ragnar), Bournac (Björn), Estillac (Hastein), Escayrac (Asker), Marracq (Mar), Mérignac (Maering), Espartignac (Svarting) ...
- Nom du fichier : Les toponymes en ac : acum ou haug ?
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Dans l'estuaire de la Gironde, gatborg et malmhushamn.
Gatborg, le château du passage.
Gatebourse (Royan) signale la présence d’un gatborg, celui qui a de tout temps valu à Royan le surnom de « Sentinelle de la Gironde ». Chambion (Chaillevette). Chedebois et Chef-de-Baie à la Rochelle, semblent aux aussi être des gatborg. Cham, Chede, Chef-de seraient des latinisations du gat en gatus. Bois, boy, bion, bourse seraient des évolutions de borg, tantôt articulé bourg, tantôt avalé bo. Les gatborg vont se trouver essentiellement sur la rive droite, une rive où les Hommes du Nord sont au contact des Francs et où il est nécessaire de contrôler les accès stratégiques. Sur Noirmoutier, le Bois de la Chaise, anc. Chaizebois, est un gatborg, celui surveillant le chenal du Gois.
La présence de Gasteboy à Eysines montre que ce type de surveillance pouvait également exister sur la rive gauche.
Bjüdhus, la maison de commandement.
Biaudos (Landes), Bidos (Pyrénées atlantiques), Budos (Gironde), Viodos (Pyrénées atlantiques), Videix (Charente), Bidou (Pyrénées atlantiques), Bidous (Ariège), Vidous (Hautes-Pyrénées), peut-être Bedous (Pyrénées-atlantiques).
Ces toponymes pourraient indiquer des positions stratégiques des hommes du Nord occupant le pays. Une étude comparative des différents sites permettrait sans doute d'identifier des points communs géographiques et d'évaluer l'intérêt stratégique de ces positions.
Malmhushamn, le chantier naval.
Marmisson. Ce port de l’estuaire sur la rive droite à proximité de Blaye dériverait de malmhushamn, un nom désignant le port de la forge, c’est-à-dire le chantier naval. On sait que sur la Seine, les Hommes du Nord disposaient d’un chantier où les navires ayant subi des avaries pouvaient être remis en état. Il est probable que Marmisson fut un chantier de ce type dans l’estuaire. Sur la Dordogne, Malmussou ne désigne pas un chantier naval. C’est a priori une évolution de malmhusey, l’île de la forge. Si nous découvrons des trous de fonte sur cette ancienne île, l’origine scandinave et l’étymologie seraient confirmées. Entre Oléron et le continent, le Pertuis de Maumusson semble être une autre allusion à malmhushamn. Mais aucun village ne semble correspondre en Charente. Du coup, ce nom ne ferait pas référence à un village charentais, mais à une direction. Comme le pertuis breton au nord désigne la direction de la Bretagne, le pertuis de Maumusson désignerait la direction de Mimizan, anc. Maomisam dont nous pensons qu’il aurait été le grand chantier naval des invasions. Maubuisson pourrait également signaler la présence d’un chantier naval dans la région. Malheureusement, les bouleversements subis par le littoral rendent difficile l’identification des lieux.
Les Vikings n’ont pas construit leurs navires en Scandinavie où la forêt appartenait à la communauté. Aucun chef, pas même le plus respecté, n’aurait pu abattre les arbres de la communauté pour construire sa flotte. Le chef qui voulait une flotte devait partir à l’étranger et trouver les forêts de chênes dont il avait besoin. Or, les plus belles forêts de chênes se trouvaient sur le littoral désertique de la Gascogne. Mimizan fut sans doute le principal chantier naval des invasions vikings. A Mimizan, Aureilhan (Ragnar), Born (Björn), Esting (Hastein), La Guirosse (Asgeir), Marès (Mar) signalent les présences des initiateurs des invasions.
- Nom du fichier : Mimizan a viking base
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